L’Ikebana est un art japonais fondé sur la composition florale. Cet art ancestral trouve sa source dans le bouddhisme zen importé au japon vers le 6e siècle. Il implique la pratique de la méditation durant la création de bouquet floral. Mélange de symbolisme, de philosophie et d’expression créative, l’Ikebana est un hommage à la nature.

Le style simple et épuré des oeuvres revêt une symbolique marquée. Adepte du minimalisme, l’Ikebana privilégie la qualité à la quantité. Les lignes et les formes sont travaillées pour respecter les codes esthétiques et spirituels de l’art floral nippon. Trois notions essentielles sont toujours représentées dans la composition : la terre, le ciel et l’homme ainsi que trois dimensions qui doivent être respectées : la profondeur, l’espace et une certaine asymétrie.

Dans ce solo interprété par Naoko Tozawa, originaire de Akita au Japon, Thô Anothaï crée un parallèle entre l’Ikebana et l’expression de la danse comme si le corps devenait la composition florale exprimant par des mouvements symboliques et précis le vécu et l’histoire de l’interprète.
Partant de l’image apocalyptique d’une guerre ou d’un désastre, Thô a imaginé une fleur poussant au milieu de ce désespoir, représentant la vie, la renaissance.
L’art floral nous rappelle la force de la nature, la puissance de la résilience. Au début de la pièce une silhouette étrange déambule dans la brume avec pour seul bagage un sac. Au fil du temps, nous découvrons son vécu, son histoire. Petit à petit les formes se construisent tel la sculpture d’un Ikebana, nous laissant découvrir sa profondeur et ses secrets.